Message de Noël
Philippe Derudder, un des initiateurs du mouvement qui a voulu la création des monnaies locales complémentaires, vous adresse un message de Noël !
Noël se rapproche à grands pas. Je suis personnellement interpellé par ce qu'est devenu Noël dans nos sociétés occidentales. Alors l'envie m'a pris de vous partager ma réflexion sur ce sujet et vous proposer aussi de poser un acte symbolique pour que nos fêtes de fin d'années puissent inclure toutes celles et ceux pour qui le mot "fête" est loin d'être à l'ordre du jour.
Noël est la célébration de la naissance du Christ, fondement du christianisme, l’une des trois religions abrahamiques, mais seule à reconnaître le Christ comme messie aussi appelé fils de Dieu. Chacune de ces trois religions a sa propre vision du divin qui diffère des autres mais s’y relie par l’adoration du même Dieu, même si ce n’est pas ce qui saute aux yeux en premier…
Que l’on croit en Dieu ou pas, la culture chrétienne reste fortement marquée dans nos sociétés occidentales où elle domine, ne serait-ce que par le calendrier, les dimanches et fêtes commémoratives qui cadencent le temps. Les valeurs d’Amour, de pardon, de compassion, même si elles sont trop souvent mal exprimées sont autant de phares dont on peut retrouver la présence dans des documents de politique signifiante comme la charte universelle des droits de l’Homme, par exemple.
Pourtant, que reste-il du sacré et de ces grands principes dans la façon de célébrer Noël aujourd’hui? Il n’en reste qu’une énorme foire commerciale parée de sapins et de lumières, non pour souffler sur les braises de notre dimension spirituelle (sauf à la marge pour les fervents croyants et chercheurs de vérité) mais pour convier à une débauche de cadeaux, de nourriture, de libations, de plaisirs en tous genres qui nourrissent plus le corps que l’âme, quitte à s’en rendre malade. Tel est le tribut à payer à la modernité qui, par l’immense développement des connaissances, mère des technologies et des productions infinies qu’elles génèrent, à progressivement rendu obsolète le divin et la quête d’élévation de l’âme qu’il inspire.
Notre actualité est profondément marquée par des guerres. Les moyens de communication existants de nos jours permettent une médiatisation dense, imagée, quasi instantanée des évènements, présentés toutefois de façon très différente selon qu’on utilise les grands média subventionnés ou les media alternatifs indépendants… Le résultat est que les auditeurs que nous sommes sont conduits à prendre des positions « pro » et « anti » selon le canal utilisé, alors que si on prenait la peine de détricoter le fil de l’histoire qui a conduit à ces guerres, (fil que je tâche de tirer dans mes « envois en nombre » dans une tentative de meilleure compréhension), ces évènements nous apparaîtraient plus complexes, en tous cas moins sujets à être rangés une fois pour toute dans des tiroirs étiquetés « pour » ou « contre ». À notre décharge, il faut dire que ces mêmes religions abrahamiques ont fortement conditionné nos cerveaux à aborder la vie d’une façon très binaire, la résumant à une lutte du bien contre le mal. Elles ont oublié malgré tout de préciser que vu de la fenêtre de chacun, le mal c’est toujours l’autre, qu’on soit victime ou bourreau. C’est ainsi que la bonne conscience que nous donne la certitude d’être du bon côté, non seulement apporte du carburant aux conflits en cours mais sème aussi le germe des conflits à venir. Comment en effet pourrait-on vérifier qu’on est du côté du « bien » s’il n’y a pas de « mal » à combattre? Nous voilà bien emberlificotés dans une contradiction où nous disons vouloir la paix tout en entretenant un mode de pensée guerrier.
Alors? Et si nous faisions l’effort de comprendre, comme nous l’enseigne la psychologie moderne, qu’il n’est nullement question de bien et de mal, mais de souffrance! L’être humain ne naît pas plein de haine. Elle se construit par la souffrance enfouie au fond de chacun, transmise de génération en génération et qu’on tente d’évacuer sans même souvent l’avoir identifiée par la vengeance ou par transfert sur autrui. Il y a souffrance chez la victime pour ce qu’elle endure, mais il y a souffrance aussi chez le « bourreau », une souffrance telle qu’il en arrive à se couper de son humanité, infligeant aux autres sans état d’âme ce qu’il a lui-même subi. Le jour où nous deviendrons capables de nous rencontrer et de parler de souffrance à souffrance, il deviendra bien difficile de voir chez l’autre un ennemi, mais tout simplement un égal dans cette quête si délicate de transcendance.
Alors je vous suggère de poser à Noël un acte symbolique. Réservons une place vide et un couvert à notre table de fête pour y accueillir et reconnaître toutes les souffrances, de quelque nom qu’elles s’appellent, sans jugement, dans cette évidence qu’en choisissant la compassion et la paix par le non jugement, nous créerons un égrégore de réconciliation. Ainsi rendrons-nous à Noël son esprit et contribuerons-nous à établir la paix.
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